Plus d’une centaine
d’espèces animales et une trentaine d’espèces de plantes en Haïti risquent de
disparaitre, indique Jacky Lumarque, recteur de l’université de Quisqueya, une
université privée de la capitale qui accueille, jusqu’au 13 janvier 2013, une
exposition sur la biodiversité.
Les groupes
écologiques marginalisés se battent à contre-courant des discours politiques
qui traduisent une absence de volonté de l’État de prendre en charge
l’environnement, critique Lumarque à l’occasion de l’inauguration de
l’exposition (le mercredi 5 décembre 2012).
Lumarque appelle à des
actions concrètes, non pas seulement à des manifestations et colloques sur la
biodiversité.
L’exposition sur la
biodiversité a pour objectif de permettre aux participantes et participants de
découvrir la richesse de la biodiversité haïtienne, les dangers auxquels elle
est exposée et les initiatives qui peuvent être prises pour la protéger.
« Ce patrimoine
unique [la biodiversité] mérite d’être préservé pour les générations
futures », fait valoir le directeur exécutif de la société Audubon Haïti,
Arnaud Dupuy.
« Nous avons pour
devoir de préserver cette richesse [la biodiversité] unique », ce
patrimoine qui est aujourd’hui menacé, souligne, pour sa part, le président de
cette société, Philippe Bayard.
Il existe une forte concentration
de la biodiversité dans les milieux du pays, ajoute Bayard.
La biodiversité est la
variabilité des organismes vivants de toutes origines, y compris, entre autres,
les écosystèmes terrestres, marins et autres écosystèmes aquatiques et les complexes
écologiques dont ils font partie, définit Bayard.
Il s’agit de la
manifestation de la vie sous toutes ses formes et dans différents milieux,
résume-t-il.
La biodiversité peut
jouer un rôle fondamental dans une société vulnérable, comme Haïti, en
permettant la stabilisation du climat, l’atténuation des conséquences de la
sécheresse et des inondations et autres désastres naturels, fait-il remarquer.
Bayard encourage des
recherches sur la biodiversité, susceptibles d’aider à de meilleures prises de
décisions, la définition de politiques et de stratégies, et la mise en place
des programmes d’éducation pour sa conservation.
« Protégeons la
biodiversité d’Haïti » est le thème de cette exposition, qui présente une
vingtaine de panneaux didactiques en Créole et en Français, couvrant quatorze
(14) thèmes relatifs aux réalités de l’environnement haïtien, ses risques, ses
richesses ainsi que les mesures de protection à adopter.
Ces panneaux sont
installés sur des structures en bambou démontables.
Certains exposent les
bienfaits de la médecine traditionnelle en Haïti, comme les plantes
médicinales.
D’autres évoquent les
espaces naturels menacés, les impacts négatifs des déchets plastiques sur les
animaux, tels les tortues.
Des tableaux, parlant
de l’importance des mangroves, des espèces exploitées, comme les lambis (nom
scientifique strombus gigas), les mammifères marins, sont aussi affichés.
Le ministère de
l’environnement (Mde) serait en train de mettre en œuvre les structures
nécessaires pour conserver la biodiversité d’Haïti, annonce Balthazar Liné,
chef de cabinet du titulaire du Mde.
Cependant,« cela
demande un travail de longue haleine qui implique la participation de toutes et
tous : société civile, universités et ensemble des citoyennes et
citoyens ». souligne-t-il.
« Le ministère de
l’environnement encourage et continue d’encourager toutes initiatives visant à
sauvegarder notre patrimoine biologique et à protéger nos ressources
naturelles », fait-il savoir.
L’exposition sur la
biodiversité en Haïti est une initiative de la société Audubon Haïti et de
l’Université Quisqueya, en collaboration avec le ministère de
l’environnement.
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