mardi 27 mars 2018

La biodiversité en Haiti, sa destruction progressive


Plus d’une centaine d’espèces animales et une trentaine d’espèces de plantes en Haïti risquent de disparaitre, indique Jacky Lumarque, recteur de l’université de Quisqueya, une université privée de la capitale qui accueille, jusqu’au 13 janvier 2013, une exposition sur la biodiversité.


Les groupes écologiques marginalisés se battent à contre-courant des discours politiques qui traduisent une absence de volonté de l’État de prendre en charge l’environnement, critique Lumarque à l’occasion de l’inauguration de l’exposition (le mercredi 5 décembre 2012).
Lumarque appelle à des actions concrètes, non pas seulement à des manifestations et colloques sur la biodiversité.
L’exposition sur la biodiversité a pour objectif de permettre aux participantes et participants de découvrir la richesse de la biodiversité haïtienne, les dangers auxquels elle est exposée et les initiatives qui peuvent être prises pour la protéger.
« Ce patrimoine unique [la biodiversité] mérite d’être préservé pour les générations futures », fait valoir le directeur exécutif de la société Audubon Haïti, Arnaud Dupuy.
« Nous avons pour devoir de préserver cette richesse [la biodiversité] unique », ce patrimoine qui est aujourd’hui menacé, souligne, pour sa part, le président de cette société, Philippe Bayard.
Il existe une forte concentration de la biodiversité dans les milieux du pays, ajoute Bayard.
La biodiversité est la variabilité des organismes vivants de toutes origines, y compris, entre autres, les écosystèmes terrestres, marins et autres écosystèmes aquatiques et les complexes écologiques dont ils font partie, définit Bayard.
Il s’agit de la manifestation de la vie sous toutes ses formes et dans différents milieux, résume-t-il.
La biodiversité peut jouer un rôle fondamental dans une société vulnérable, comme Haïti, en permettant la stabilisation du climat, l’atténuation des conséquences de la sécheresse et des inondations et autres désastres naturels, fait-il remarquer.
Bayard encourage des recherches sur la biodiversité, susceptibles d’aider à de meilleures prises de décisions, la définition de politiques et de stratégies, et la mise en place des programmes d’éducation pour sa conservation.
« Protégeons la biodiversité d’Haïti » est le thème de cette exposition, qui présente une vingtaine de panneaux didactiques en Créole et en Français, couvrant quatorze (14) thèmes relatifs aux réalités de l’environnement haïtien, ses risques, ses richesses ainsi que les mesures de protection à adopter.
Ces panneaux sont installés sur des structures en bambou démontables.
Certains exposent les bienfaits de la médecine traditionnelle en Haïti, comme les plantes médicinales.
D’autres évoquent les espaces naturels menacés, les impacts négatifs des déchets plastiques sur les animaux, tels les tortues.
Des tableaux, parlant de l’importance des mangroves, des espèces exploitées, comme les lambis (nom scientifique strombus gigas), les mammifères marins, sont aussi affichés.
Le ministère de l’environnement (Mde) serait en train de mettre en œuvre les structures nécessaires pour conserver la biodiversité d’Haïti, annonce Balthazar Liné, chef de cabinet du titulaire du Mde.
Cependant,« cela demande un travail de longue haleine qui implique la participation de toutes et tous : société civile, universités et ensemble des citoyennes et citoyens ». souligne-t-il.
« Le ministère de l’environnement encourage et continue d’encourager toutes initiatives visant à sauvegarder notre patrimoine biologique et à protéger nos ressources naturelles », fait-il savoir.
L’exposition sur la biodiversité en Haïti est une initiative de la société Audubon Haïti et de l’Université Quisqueya, en collaboration avec le ministère de l’environnement. 


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